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Les Indispensables de Diapason No.164 - Verdi - Aida mp3

Les Indispensables de Diapason No.164 – Verdi – Aida

En Egypte, au temps des pyramides et des pharaons.
La princesse Amneris aime le guerrier Radamès, qui aime l’esclave éthiopienne Aida. Radamès est désigné pour conduire l’armée d’Egypte contre celle d’Ethiopie. Aida face à son dilemme : doit-elle souhaiter la victoire de son peuple ou celle de son soupirant ? Fureur d’Amneris qui découvre les sentiments liant sa rivale à Radamès. Celui-ci rentre en vainqueur, acclamé par la foule. Pendant le triomphe, Aida reconnaît son père parmi les prisonniers : le roi Amonasro. Ce dernier demande à sa fille de soutirer ses plans à l’ennemi. Elle s’exécute. Amneris découvre la trahison — involontaire — de Radamès. Il est condamné à être emmuré vivant. Mais Aida s’est glissée dans le tombeau : réunis dans la mort, tous deux chantent leur adieu au monde, auquel répond la prière d’Amneris.

Verdi – Aida

Il existe une autre Aida dirigée par SoIti, captée live au Metropolitan de New York, avec également Leontyne Price et Rita Gorr, flanquées d’un autre ténor, Carlo Bergonzi, qui fait briIIer sur l’opéra son grand soleil d’Italie (cette intégrale-là figure dans un coffret de notre Discothèque idéale consacré à Verdi). En studio, Vickers, lui, est rien moins que latin, mais il a d’autres atouts : un art de l’incarnation chauffé à blanc, brisant l’armure de Radamès pour mettre à nu sa psyché et ses tourments, colosse aux pieds d’argile dont la puissance se mue en confidence mélancolique, dès un « Celeste Aida » sur le souffle, murmuré comme un songe. Ténor roi soleil lui aussi, certes — mais soleil noir.
Price fut l’Aida assoluta du XXe siècle : admettons que sa couleur de peau l’y prédestinât, c’est plus encore la plénitude de son authentique spinto qui la hisse sur les cimes. Avec de la chair dans le timbre, un érotisme particulier dans les phrasés et, chez elle comme chez Vickers, une radicalité pour l’expression des affects qui cependant ne trouble jamais la pureté du dessin mélodique. On l’entend ici à son zénith, montrant une égalité des registres qu’elle peinera à préserver par la suite, un médium aux raucités subtilement dosées, du cristal dans l’aigu, un art de la nuance phénoménal – écoutez les pianissimos filés qui concluent son « Ritorna vincitor! », ses intonations immatérielles dans « 0 patria mia »
Gorr, Amneris mortelle, folle d’amour, bête blessée au mezzo torrentiel mais à la ligne toujours tenue, garde sa dignité même au comble de sa douleur dans une scène du jugement vertigineuse. Avec l’impérieux Amonasro de l’Américain Robert Merrill, cantabile intarissable et verbe en uppercut, cela nous fait un plateau bien peu italien – quoique le Roi de Clabassi, le Ramfis de Tozzi et la Prêtresse de Sighele y pourvoient.

Ombres et colères
Qu’importe quand le chant atteint un tel degré d’accomplissement, et la direction musicale une telle fièvre. Contrairement au rival Karajan qui, trois ans plus tôt, gravait lui aussi une Aida des plus estimables avec les Wiener Philharmoniker (Decca), Solti n’a pourtant pas sous la main le plus somptueux orchestre du monde. Mais il agit en metteur en scène, prenant son temps pour élaborer un récit savamment construit, sur lequel planent les lourds nuages d’un théâtre d’ombres et de colères, y compris pendant un Triomphe dont la pompe a rarement été parée d’une telle gravité. Ce n’est pas à une fresque en Technicolor que l’on assiste, plutôt à un drame intime, avec parfois des raffinements instrumentaux qui nimbent d’une insondable poésie les effluves exotiques dont Verdi a nourri sa partition. Chef ou thaumaturge ? Aida, soudain, acquiert la puissance et la noblesse d’une tragédie antique.
Emmanuel Dupuy (Diapason)

Les Indispensables de Diapason No.164 – Verdi – Aida

CD1
01.- Acte I – Prélude (04:09)
02.- Acte I – Si, Corre Voce Che L’Etiope Ardisca (01:42)
03.- Acte I – Se Quel Guerriero Io Fossi!..Celeste Aida (04:37)
04.- Acte I – Quale Insolita Gioia (06:33)
05.- Acte I – Alta Cagion V’Aduna (06:30)
06.- Acte I – Ritorna Vincito (07:29)
07.- Acte I – Possente, Possente Fthà (05:57)
08.- Acte I – Mortal, Diletto Ai Numi (05:32)
09.- Acte II – Prélude (06:45)
10.- Acte II – Fu La Sorte Dell’Armi A’ Tuoi Funesta (07:44)
11.- Acte II – Su! Del Nilo Al Sacro Lido (02:48)
12.- Acte II – Gloria All’Egitto (03:17)
13.- Acte II – Marche triomphale et ballet (06:03)
14.- Acte II – Vieni, O Guerriero Vindice (02:19)
15.- Acte II – Salvator Della Patria, io ti saluto (02:02)
16.- Acte II – Che Veggo!… Egli… Mio Padre! (01:08)
CD2
01.- Acte II – Quest’Assisa Ch’Io Vesto Vi Dica (01:06)
02.- Acte II – Ma Tu, o Re, Tu Signore Possente (04:11)
03.- Acte II – O Re, Pei Sacri Numi (02:23)
04.- Acte II – Gloria All’Egitto (03:11)
05.- Acte III – O Tu Che Sei D’Osiride (04:57)
06.- Acte III – Qui Radamès Verrà! … O patria mia (07:17)
07.- Acte III – Cielo! Mio Padre! (08:03)
08.- Acte III – Pur Ti Riveggo, Mia Dolce Aida (02:58)
09.- Acte III – Fuggiam Gli Ardori Inospiti (06:43)
10.- Acte III – Tu!.. Amonasro!… Tu! (02:43)
11.- Acte IV – L’Aborrita Rivale A Me Sfuggia (03:17)
12.- Acte IV – Già I Sacerdoti Adunansi (06:51)
13.- Acte IV – Ohimè! … Morir Mi Sento! (04:51)
14.- Acte IV – Radamès! Radamès! Radamès! (07:01)
15.- Acte IV – La Fatal Pietra Sovra Me Si Chiuse (02:29)
16.- Acte IV – Presagio Il Core Della Tua Condanna (04:20)
17.- Acte IV – O Terra, Addio (05:48)